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  • : *Étonnement systémique et libertaire *Évaluations de l'actualité culturelle, artistique, politique, économique, sociale *Ouvertures vers la pensée non conformiste
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11 décembre 2005 7 11 /12 /décembre /2005 12:37
Notre Ministre de l'Éducation Nationale vient de décider de la mise à mort de la méthode globale pour l'apprentissage de la lecture.
Je note au passage que le même mot semble désigner des processus d'apprentissage différents ; certains auteurs présentent la méthode globale comme analytico-synthétique, d'autres non. La question est d'ailleurs difficle à trancher, car qui a engendré l'autre, le mot-poule ou la lettre-œuf ?

Passons sur le fait que nombre de journalistes aient traduit cette déclarations par "à dater de la prochaine rentrée, la méthode globale ne sera plus enseignée à l'école". Ils voulaient certainement dire qu'elle ne serait plus utilisée pour enseigner dans les écoles...Cette confusion entre le processus et le produit  résulte-t-elle du fait que pour apprendre à lire les idées, la méthode globale, qui consiste à deviner l'idée de l'autre pour la restituer à l'aide de phrases standard apprises une fois pour toutes, est toujours utilisée ?
Il y eut des intervenants pour réagir et rectifier.  Nous avons donc su qu'en effet la méthode globale n'était plus enseignée dans les IUFM depuis pas mal de temps.
Mais, là où les choses pour moi se compliquent, c'est quand pour nous rassurer il nous est certifié que les méthodes employées de nos jours relèvent de la catégorie semi-global.
Que signifie, en clair, semi-global ?
Pour faire face au risque de grippe aviaire, allons nous consommer de la semi-volaille ?

Pour ce qui est de la lecture, le concept de semi-global semble signifier global pour les mots usuels courts et syllabique pour les autres mots. Ce n'est donc pas une méthode semi-globale, mais une  méthode tantôt globale tantôt pas, ce qui est a priori la caractéristique d'une méthode à choix, du genre fourchette pour les aliments solides et cuillère pour les liquides. Elle serait donc mal nommée. Pourquoi ne pas parler de méthode semi-syllabique ? Probablement parce que la mentalité global y est prépondérante...
 
Je n'ai pas à ce jour la preuve que le semi-global, qui par nature est une vaste catégorie, car où est le point de choix et quelles sont les règles de choix, ne soit pas contaminé par les inconvénients avérés du global sans même en conserver les quelques avantages possibles.
Notre écriture est syllabique, et construite à partir d'un alphabet, ce qui implique pour le décodage primaire du mot écrit deux opérations d'analyse successives ; pour simplifier à l'extrême : du mot aux syllabes et des syllabes aux lettres. En fait l'enchassement des catégories d'objets langagiers, telle que la linguistique nous aide à le comprendre, est plus riche et plus complexe.

Si le semi global consistait, par exemple, à faire dans l'analytique pour le mot et dans le global pour la syllabe, ce serait  peut-être un progrès, mais le problème serait déplacé dans la strate du dessous.
Les combinaisons en, em, an, am, (j'en passe)  ayant  sensiblement la même prononciation - la parole est première, et qui apprend à lire sa langue maternelle est supposé la parler, même incomplètement (l'apprentissage de la lecture d'une langue étrangère, morte comme vivante, relève d'autres voies pédagogiques) -, comment l'apprenant ferait-il pour ne pas en déduire une forte équivalence entre le m et le n, voire le a et le e ?

A noter que l'apprentissage de la lecture d'une langue utilisant le même alphabet que la langue maternelle (aux + et - près, tels que sont pour le français les langues allemande, españole ou anglaise) et de celle d'une langue utilisant un alphabet différent (ce que je vécus pour le grec, puis l'hébreux) implique des démarches pédagogiques spécifiques où la méthode globale semble difficile à mettre en oeuvre.
En effet, la lecture ayant pour but ultime non la restitution des sons - à l'exception des situations où le magicien invoque les forces extérieures à l'aide d'incantations qu'elles seules comprennent, mais dont ni lui ni les adeptes n'ont besoin, au contraire, de saisir la signification - mais la compréhension du sens, il est possible de prononcer correctement dans une langue étrangère une phrase dont  le sens échappe. Les latinistes ayant séché sur une version tirée d'un auteur au vocabulaire par trop spécifique comprennent l'allusion.

Il n'en reste pas moins vrai qu'en français (et dans d'autres langues aussi)  la complexité de la construction des mots à partir des lettres, voire des phrases à partir des mots est telle que la globalisation est requise pour une lecture rapide et enrichissante.
Non seulement le même son peut être écrit de nombreuses manières différentes, mais encore des graphies identiques peuvent représenter des sons différents. Les exemple connus abondent.
La mémoire visuelle joue donc un rôle essentiel, complétée par une faculté d'anticipation et de correction instantanée que démontre la difficulté de la lecture à haute voix  sans  anomalies d'intonation. 
Selon ma pratique, il est  indispensable, pour un telle lecture, que les yeux soient en avance sur les lèvres, c'est à dire qu'une partie du texte soit placée en mémoire-tampon, le temps de procéder :
-au déchiffrement, 
-à la globalisation,
-à l'insertion prévisionnelle dans la phrase en cours du paquet de mots prétraité,
-à la validation du sens,
-au choix de l'intonation et
-à l'articulation des mots ou groupes de mots...
le tout en continu, cette mémoire intercalaire étant en permanence alimentée par le regard et vidée par l'énonciation orale. A noter de plus
-la nécessité de l'écoute pour rectifier éventuellement, quitte à ne pas lire tout à fait ce qui est écrit, et pour éviter de briser la fluidité de la lecture
-le besoin de lever les yeux du texte pour regarder les auditeurs, afin de renforcer la lecture par le regard et de prendre connaissance de leur réaction instantanée au texte lu.

La lecture solitaire implique d'autres mécanismes, dont le moindre n'est pas l'exigence d'absence de vocalisation, même mentale.
En d'autres termes, parler de l'apprentissage de la lecture risque d'être par trop simplificateur. Il y a des lectures . Par laquelle commencer et pourquoi pas une méthode d'apprentissage adaptée à chacune ?

Je crois me souvenir avoir appris d'abord à décoder l'alphabet, l'alphabet complet, avec accents, trémas et cédilles...pour la première lecture, qui était à voix haute, et alternait avec la seconde lecture, silencieuse : lis d'abord dans ta tête, entendais-je...
C'était le dans le bon vieux temps.
n a, na!


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4 décembre 2005 7 04 /12 /décembre /2005 00:09
Sur le blogue consacré au livre de Pascal Jouxtel, Comment les systèmes pondent, une contribution sur le fonctionnement de WikiPédia est venue compléter un point de vue tentant un lien entre le fonctionnement des WiKis  et la réflexion induite par la mémétique.
Ce point de vue faisait lui-même suite à un article de Luc Fayard,  journaliste à 01 informatique, publié dans Les Échos sous le titre  "Wiki, oui qui ?".
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