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  • : Adamantablogue
  • : *Étonnement systémique et libertaire *Évaluations de l'actualité culturelle, artistique, politique, économique, sociale *Ouvertures vers la pensée non conformiste
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  • Accueillir des activités d'écriture collaborative
  • Dissimuler un espace privé dédié à des recherches symboliques.
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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 18:44
chevaliers.jpeg
Un de mes correspondants a il y a peu publié le point de vue suivant :

En France, depuis longtemps nous ne sommes plus gouvernés par les meilleurs (une aristocratie) mais bien par une oligarchie.
En fait une diplomocratie : grâce au mécanisme de sélection "à La Française", une minorité s'accapare tous les pouvoirs de la République et de l'état, en se parant de légitimité. Cette sélection se nomment abusivement "sélection par l'excellence", alors que les statistiques le démentent : seuls les gens des familles aisées parcourent ce système scolaire à leur avantage... Il ne s'agit que d'excellence de portefeuille, ou d'excellence de la famille en matière de spoliation du bien public, des ressources naturelles, et de domination ...
C'est un sytème de conservation des pouvoirs par les mêmes : la plupart grands bourgeois parisiens de père en fils, de gauche comme de droite...de l'entreprise comme de la haute administration...on n'y trouve même parfois des syndicalistes !
Cette oligarchie a encore de beaux jours devant elle, tant que les gens du peuple croiront que cette excellence est pour tous possible !


Bien sûr, c'est un point de vue. Faisant partie de celles et ceux qui n'entrent pas facilement dans les démonstrations de la statistique, je suis toujours mal à l'aise pour nuancer cette dénonciation des héritiers selon la terminologie...héritée de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron.

Fils d'artisan, ayant pu faire des études supérieures parce que boursier du gouvernement –et à l'époque il ne suffisait pas d'appartenir à une famille fiscalement démunie, il fallait aussi passer un concours et y être reçu –, engagé avant que d'être majeur dans des actions culturelles, syndicales et politiques , j'ai bien entendu poussé mes propres enfants à ne pas négliger ce facteur de développement personnel et de solidarité sociale.
Je suis fatigué d'entendre affirmer par raisonnement globalisant que si j'ai pu accéder à des postes de responsabilité dans le domaine économique et humain, c'est simplement par le jeu de la méritocratie héréditaire. La vérité sociologique, souvent fondée sur des pourcentages taillés dans des grandes masses, vient heurter la réalité individuelle. Elle conforte les thèmes de la prédestination. Mes propres enfants sont fils et filles de cadre dirigeant, oui, mais ou bien ils le sont à leur tour, et alors ils n'auraient dautre mérite que celui d'être nés ainsi, ou bien ils ont choisi un autre mode de vie, et alors ils auraient gaspillé quelque patrimoine socio-économique ? Sornettes. Ils sont, ont été libres de vivre leur vie en fonction de leurs propres perspective, engagement, potentiel et détermination.

Et, lorsque je veux mettre un bémol à ces théorèmes globaux, de m'entendre répondre que je fais partie de la minorité qui sert d'alibi à la majorité, voire que je suis complice. Ce ne sont pas les familles dites financièrement aisées – Dès qu'un couple paye l'IRPP, il est réputé riche ? Qu'est-ce qu'un riche ? – qu'il faut montrer du doigt. Personnellement, je n'ai pas d'autre patrimoine que mon logement, mais je gagnais bien ma vie à certaines époques et j'ai alors usé de mes ressources dans l'intérêt de mes enfants ou de mes proches, et j'ai fait marcher le commerce en achetant des livres, en voyageant, en finançant des entreprises culturelles...

A l'expérience, mieux vaudrait favoriser une prise de conscience de ceux des foyers qui, bénéficiant légalement, voire légitimement d'aides de la collectivité, (j'en connais...), la détournent de leur objet en n'investissant pas dans l'essentiel et en formant par l'exemple leurs enfants à profiter du système de répartition sans lui rendre un jour une juste compensation. Il y a des profiteurs à tous les niveaux de la société.
Les parents qui convertissent l'allocation de rentrée scolaire en téléphones portables et consoles de jeux sont des profiteurs.
Le ménage de cadres qui achète dans une copropriété pour se défausser sans honte sur les autres résidents de toutes les responsabilités afférentes au fait d'être propriétaire est un couple de profiteurs.
Le propriétaire d'automobile qui gare son véhicule de vacances pendant des mois sur la voie publique au lieu de payer une place de garage est un profiteur.
L'étudiant qui effectue des études supérieures dans une grande école d'ingénieurs, sa scolarité en très grande partie payée par la collectivité, puis s'empresse de filer s'embaucher dans un pays où les impôts sur le travail sont moins élevés qu'en France (reste à savoir pourquoi ; probablement parce que là les années en Université sont facturées au prix coûtant) et où les mêmes études lui auraient coûté dix à vingt fois plus est un profiteur.
L'écrivain amateur qui se fait publier dans vingt revues par an sans s'abonner à aucune est un profiteur.

Ce que je vis par ailleurs est que si j'approuve l'idée de rendre le pouvoir aux citoyens, dans la pratique quotidienne, beaucoup le refusent parce que cela vient obérer leur disponibilité et réduire leur temps réputé libre :
-l'association d'anciens élèves dont j'ai été plusieurs années vice-président, en charge de la communication puis du développement, peine à recruter dix animateurs et quatre cent cotisants dans une population de plusieurs milliers de diplômés
-les cercles littéraires que je fréquente survivent en déséquilibre hormonal permanent, avec un trop plein d'auteurs de textes à publier et un cruel déficit en contributeurs pour éditer et diffuser les revues ou organiser les rencontres
-mon conseil de quartier, pourtant lieu de volontariat, est peuplé d'absents inactifs et de participants anecdotiques
-pas moyen d'intéresser plus de deux résidents d'un immeuble au fonctionnement du syndicat des copropriétaires
et ainsi de suite.

L'oligarchie, au delà du fait qu'elle semble structurellement induite par la propension des citoyens à être nombreux à demander mais peu à apporter, n'est pas un mal en soi, car il faut bien que les équipes qui temporairement prennent en charge les responsabilités ne soient pas trop nombreuses pour arriver à un minimum d'efficacité et de réactivité.
Si elle est devient héréditaire, alors oui elle se montre dangereuse et je m'associe de bon coeur à tout effort fait pour que le pouvoir circule.
Les engagements au service d'autrui aussi...

Mais ce n'est pas seulement parce qu'elle serait réservée à une élite cooptée qu'elle serait stable et conservatrice. C'est aussi, à mon avis, parce que travailler au service de la communauté requiert un effort que beaucoup refusent, aimant mieux les loisirs et le passe-temps qui consiste à refaire le monde en disant du mal - toujours possible à justifier, qui plus est - de ceux qui le font, mais sans vouloir prendre le risque de se réveiller de temps à autres, de se fatiguer un peu.

La question n'est donc pas, pour moi, comment chasser les héritiers du pouvoir, mais par qui les remplacer pour qu'ils laissent la place ?
En effet, le libéralisme sans concurrence équitable n'est plus du libéralisme producteur de d'innovation et de richesses. Il convient toutefois que la concurrence existe, se manifeste, se secoue...

Mais ce n'est ûrement pas en mélangeant dans la même gamelle :
-les vrais fils de vraies familles réellement fortunées mais peu doués pour les études, dont le diplôme a coûté le prix fort en école privée, et qui n'ont pas d'aptitudes au commandement autres que le vernis mondain et les relations (attention, il y a aussi dans ces familles des individus travailleurs, méritants, sensibles, raisonnablement ambitieux, peu intéressés...)
-et celles et ceux qui issus de milieux dits modestes, ou de milieux mieux lotis, ont acquis par leur mérite et leur activité diplômes et relations, et bien entendu n'hésitent pas à en user au service de leur projet personnel et professionnel
que les apprentis refondateurs progresseront dans leur projet.

Plus sûrement en retroussant leurs manches.

Crédits :
Merci aux Chevaliers de la Table Ronde, réunis sous la présidence d'Arthur, prototypes d'une oligarchie mythique...
D’origine celtique, la légende d’Arthur s’est propagée, étoffée et christianisée au fil des siècles : c’est Geoffroi de Monmouth qui en a tracé les grandes lignes, suivi de Robert Wace et de Chrétien de Troyes, introduisant le thème chrétien du Graal et le motif courtois. La légende d’Arthur n’a cessé, depuis lors, de donner lieu à de nouvelles adaptations, qui témoignent de sa vivacité. En voici une de plus...
Image :
Apparition du Saint Graal. Enluminure illustrant un manuscrit de la Quête du Saint Graal, v. 1470. Folio 5 du manuscrit Français 112 (3). Bibliothèque nationale de France, Paris.

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commentaires

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La lecture de ce billet appel en moi le mot "équilibre".Je repense également à quelques passages du livre "Comment je vois le monde" d'Albert Einstein où il écrit :"Je détermine l'authentique valeur d'un homme d'après une seule règle : à quel degré et dans quel but l'homme s'est libéré de son moi""Toutes les richesses du monde, fussent-elles entre les mains d'un homme totalement acquis à l'idée de progrès, ne permettront jamais le moindre développement moral de l'humanité.""Le destin de l'humanité repose sur les forces morales de l'homme. Si nous voulons une vie libre et heureuse, il y faudra nécessairement renoncement et restriction.""La compréhension d'autrui ne progressera qu'avec le partage des joies et des souffrances"
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B
Merci Jean-Pierre !Tes efforts techniques ont porté leurs fruits...Ma presbytie a disparu !AmitiésPierre B.
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