28 décembre 2006
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Non.
Quelles qu'aient été les fautes politiques commises, les crimes individuels ou collectifs perpétrés, les plans meurtriers imaginés, ordonnés ou couverts, et même si le référentiel juridique que ce procès a inauguré prévoit cette peine du fait des charges retenues, ni Saddam Hussein ni aucun de ses co-accusés ne doivent être mis à mort.
Non.
Il ne s'agit pas de démontrer qu'il s'agirait d'une erreur tactique dans la perspective de la réduction des discordes en Irak, et que si cette pendaison, dont certains veulent faire un spectacle public et que d'autres conseillent d'effectuer dans la plus rigoureuse des discrétions, a lieu, alors de graves désordres en résulteraient.
Non.
Même si les Livres dits sacrés, sous la forme où nous pouvons les lire, y compris le Coran [...Ne mettez point votre semblable à mort, excepté en justice...Sourate VI, les Troupeaux, verset 152 – dans la traduction de Claude-Étienne Savary ] concèdent la possible légitimité de cet abus de force, c'est toujours au nom d'une présupposée justice que de telles sentences furent rendues et exécutées, en contradiction avec le message formel porté par ces mêmes Livres selon lequel Dieu seul est justice, rien ne peut priver le coupable du pire de son droit à la repentance et à la vie.
Non.
Il s'agit tout simplement d'affirmer le refus de cette pratique, ni par calcul ni par commodité, mais par principe. La mise à mort de sang-froid est une des manifestations du mal absolu. Que ceux qui ont promis à la face des nations de mettre fin à l'empire du mal tiennent parole. Qu'ils tuent la haine, et non le haineux.
Non.
Crédits : on reconnaîtra la gravure au burin d'Albretch Dürer, le Chevalier, la Mort et le Diable, datée de 1513.