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  • : Adamantablogue
  • : *Étonnement systémique et libertaire *Évaluations de l'actualité culturelle, artistique, politique, économique, sociale *Ouvertures vers la pensée non conformiste
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Le site source de ce blog, adamantane.net, a été mis en chantier et en ligne pour assurer simultanément plusieurs fonctions :
  • Présenter un ensemble de littératures polychromes : poèmes, essais, critiques, préfaces, documents pédagogiques, schémas didactiques, fragments sur des thèmes divers
  • Publier des auteurs, et plus généralement afficher des artistes, connus comme méconnus
  • Servir de portail à des associations à but artistique et culturel
  • Accueillir des activités d'écriture collaborative
  • Dissimuler un espace privé dédié à des recherches symboliques.
Son rédacteur veut les assurer de manière :

  • Systémique : les liens et interactions entre les divers domaines de la pensée active constituent en noosphère vivante ce qui sans eux ne serait qu'une froide encyclopédie des savoirs ;
  • &, conjonction de coordination
  • Libertaire : la personne est première ; les maîtres à penser sont à fréquenter avec d'extrêmes précautions, et le progrès nait de la réflexion autonome de chacun venant se combiner à celle des autres.

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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 09:19
L'assemblée générale de l'Association SUPAERO, réunie le 29 mai 2008 puis le 17 juin 2008, a adopté le projet de modification de ses statuts qui tient compte du périmètre de l' ISAE ,Institut Supérieur de l'Aéronautique et de l'Espace, issu du rapprochement de SUPAERO et de l'ENSICA : elle accueille désormais les anciens élèves de SUPAERO, de l'ENSICA et de l'ISAE.
L'association communique maintenant sous le nom d'Amicale ISAE.

Dans les semaines qui viennent, l'Association des Anciens Elèves de l'ENSICA va adopter les mesures nécessaires pour que le processus de regroupement des deux grandes écoles de l'aéronautique française au sein de l'ISAE s'accompagne de la réunion de tous leurs anciens élèves, Ingénieurs, Docteurs, titulaires de Masters et de Mastères spécialisés, au sein de l'Amicale ISAE.



 

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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 20:26
Bon, c'est aussi le mariage, enfin réussi, et contre toute attente, d'une larpe – l'autogestion douce – et d'un capin – le temps libre.

Ca se prononce fais tes vacances.
Ca s'écrit faistesvacances. (*)

L'aventure commence, cette année, le 12 juillet et se terminera le 2 août. Celà se passe, se vit, s'accomplit à Doucy, et douçi-douça cela laissera des traces dans la vie des faiseurs de vacances.
Le programme des festivités de ce festif été est d'ores et déjà disponible. Il reste encore des possibilités d'hébergement, mais..dans un mois il sera presque trop tard.


Nota :
(*) ...faites vacances ? fêtez vacances ?

Crédits : le cerisier du jardin du voisin. A propos, pourquoi illustrer ce papier avec trois cerises ? Pourquoi pas une carpe et un lapin ?

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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 10:11
Dans Le Monde daté du mercredi 11 juin, Martine Laronche rend compte d'une des communications présentées au d'un colloque organisé par l'association Santé grandes écoles le vendredi 6 juin, à Paris.
L'accent est mis, à juste titre, sur les souffrances psychiques endurées par les étudiants des classes préparatoires aux concours d'entrée dans les Grandes Ecoles.
Des témoignages, qui ne sauraient être mis en doute, étayent cette réalité.

J'ai été formé, il y a une trentaine d'années, à une méthode de résolution des problèmes développée par Charles Kepner et  Benjamin Tregoë, méthode dont une des étapes consiste à mettre en parallèle les caractéristiques des environnements dans les quels le problème est constaté, et celles des environnements dans les quels il ne l'est pas. L'idée est d'identifier une ou plusieurs divergences entre ces ensembles de conditions, et d'en déduire des causes potentielles.
D'ailleurs, le papier de Martine Laronche en  contient une esquisse d'application : Les élèves de prépa sont issus de milieux particulièrement privilégiés, avec des modèles identificatoires forts. Autrement dit, la fille du boulanger a plus de chances de rester cool que le fils du pédégé.

La seule contribution que je pourrais apporter à l'étude de ce problème de santé mentale est une mise en parallèle de ce que j'ai vécu entre 1956 et 1959 et ce que vivent cinquante ans plus tards les préparationnaires d'aujourd'hui.

Les élements sociologiques à prendre en compte pour pondérer la description que je puis faire, de mémoire, de non vécu de taupin sont :
-mon milieu : aîné de famille nombreuse, mère enseignante et père artisan-entrepreneur en menuiserie
-mon enfance : demi-pensionnaire dès dix ans, interne dès douze ans, boursier du gouvernement
-mon âge : j'ai fêté mes dix-sept ans en prépa en ayant redoublé une classe du secondaire
-ma scolarité : à dominante littéraire, avec virage résigné mais réussi vers le bac mathélem sur injonction parentale
-mon destin vu par mes parents : le bicorne et la tangente [ voir l'idée fixe du savant cosinus, page 15...En attendant d'aller ad astra, Cosinus est allé à Polytechnique...] puis un poste de direction aux chemins de fer
-mon projet personnel : être avocat

Quelles étient les caractéristiques essentielles de la Taupe HIV telle que je l'ai fréquentée, comme interne ?
-56 élèves en hypotaupe, avec un taux de sélection annoncé de 1/4 ; 25 en taupe, et redoublement admis si et seulement si admissible à au moins un concours ;
-7 heures de cours par jour, sauf le jeudi après-midi et le dimanche ;
-4 h d'étude par jour (1/2 le matin, 1/2 après le déjeuner, 2 avant le dîner, 1 après le dîner) ;
-lever à 6 h 45, déjeuner à 12 h 15, dîner à 19 h, dortoir à 21 h, extinction des feux à 22 h ;
-une colle de maths et une de physique-chimie par semaine, plus l'anglais et d'autres pérpéties moins fréquentes;
-un devoir de maths par semaine ;
-dans chacune des matières, un devoir sur table noté par mois.

Personnellement, mes seules surprises furent de constater que je n'étais plus le plus jeune de ma classe, et que si je continuais selon mes habitudes du secondaire, à savoir me contenter d'écouter les cours en prenant des notes pour faciliter l'ancrage des acquis, je me retrouvais au milieu du classement et non plus dans le premier quart. Je me mis donc à m'astreindre à relire au moins une fois mes notes.

Je ne me souviens pas d'avoir perçu de manifestations de stress de la part de mes camarades de classe, les internes au moins, soit près du tiers de l'effectif. Les externes, eux, ne montraient guère d'absentéisme.
La nourriture dispensée par l'Education Nationale était relativement saine, bien que peu variée, ce qui provoquait des chahuts récurrents à la gloire de l'intendant. Les conditions de travail étaient plutôt spartiates, qu'il s'agisse des salles de classe ou d'étude, meublées de bancs collectifs et de planches à écrire un peu rugueuses, et le dortoir conforme aux normes usuelles d'un casernement. Il est vrai que nous aspirions à loger ensuite à 200 m de là,  rue Descartes, dans des locaux franchement militaires et célèbres pour leur noble inconfort.

Certains d'entre nous utilisaient le temps libre du jeudi après-midi pour  une déambulation au quartier latin, une halte au Luxembourg ou une séance de cinéma de préférence au Champollion, spcialisé dans les fims d'auteurs du répertoire classique. Une semaine sur deux je rentrais en banlieue passer le dimanche en famille, retour le soir pour être en forme le lundi matin. Pendant les récréations, selon le climat , nous  jouions au bridge ou à la pelote à main nue (*).

Pendant les trois années passées en prépa, je ne me souviens pas avoir eu de moment de déprime : le régime de l'internat m'était familier, j'avais le loisir de lire beaucoup, surtout de la philosophie et de la science fiction, et personne ne se préoccupait de savoir si je passais mon temps sur les exercices corrigés du Aubert & Papelier où à travailler à mes recherches sur Mallarmé, Verlaine et Rimbaud...voire à écrire de la poésie pour mon propre compte.
Ma vie affective était partagée entre une très franche camaraderie avec certains de mes compagnons – je suis resté en contact avec quelques uns d'entre eux – et des relations épistolaires, à forte connotation amoureuse , et très suivies avec une de mes amies du Lycée de Meaux.

Il se peut que la différence essentielle réside non dans la durée des cours, la complexité des matières, la lourdeur des programmes, et/ou le système de contrôle et de notation, mais dans le style de vie quotidienne.
L'internat nous proposait – sans nous demander beaucoup notre avis, quoique l'année où je fus président de la Taupe j'eus, car c'était mon rôle, à négocier avec les surveillants généraux et les professeurs pas mal d'ajustements de la vie scolaire – un cadre permanent qui nous garantissait une régularité quasi-monacale dans nos horaires et nos occupations, et l'absence de perturbations externes, y compris une protection forte contre l'ingérence parentale dans les activités intellectuelles.

Le Monde daté du 14 juin publie un article qui pourrait aller dans le sens de cette hypothèse : Jeunes en péril. Catherine Rollot et Martine Laronche ont organisé la page dédiée à cette enquête autour de six thèmes : le recours aux soins – et la contraception –, l'alimentation, le tabac, l'alcool, la drogue – et les stimulants médicalement administrés – et la perception de l'avenir. Le thème de la structuration du temps n'y est pas directement abordé.

En 1956, le recours aux soins était sous contrôle de la famille, la contraception se limitait aux préservatifs, l'alimentation était gérée par l'institution, nous étions peut-être plus nombreux à fumer qu'aujourd'hui, l'alcool et la drogue n'appartenaient absolument pas à nos pratiques, et notre perception de l'avenir, si elle était assombrie par les risques de réchauffement apocalyptique de la guerre froide, demeurait optimiste pour ce qui était de notre destin personnel.


(* ) Il s'agit bien sûr d'un jeu qui se pratique avec une balle et un fronton...

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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 08:45
Communiqué

Le 23 novembre 1978 s'est éteint Jacques Bergier, qui a marqué de nombreuses générations de chercheurs et de rêveurs dont on compte un bel échantillon dans les rangs de l'Oeil Du Sphynx. Nous avons décidé de lui rendre hommage, à l'occasion du trentenaire de sa disparition, en organisant un Colloque Bergier le samedi 22 novembre 2008 dans les locaux de la Médiathèque de Saint-Germain en Laye.

C'est en effet dans cet endroit qu'est déposé le fonds Jacques Bergier.  Le programme est en cours de montage, et nous y reviendrons dans une prochaine lettre. Ce sera aussi l'occasion de présenter, outre nos titres déjà publiés :

-Admirations (réédition de l'ouvrage original de Jacques Bergier)

-l'étude de Clotilde Cornut sur la revue Planète

-nos nouveautés, dont L'Aube du Magicien .

Nous devrions également, à cette occasion, vous proposer d'autres surprises.

 

Notons que, de son côté, l'Association pour les Amis de Jacques Bergier est en train de réaliser :

-un timbre commémoratif

-et un ouvrage d'hommages collectif.

Nous y reviendrons...


 


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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 15:40
Arithmétique démocratique...

Nous savons tous, ou pouvons le comprendre, que le vote est la plus mauvaise manière de prendre une décision conforme aux principes de la démocratie.
A tel point qu'il y a confusion mentale, instillée par les systèmes institutionnels, entre vote et démocratie, y compris dans les idées de millions de citoyens honnêtes et de penseurs avisés.
Cependant, le dirigeant pragmatique peut dans certains cas faire appel à ce procécé pour départager entre des points de vues différents. Ou entre des personnes portant des projets différents.

Voilà que la construction européenne  souffre à nouveau de cette anomalie simplificatrice.

Les "non" français et néerlandais au projet de constitution antérieur avaient pour motif principal que ce projet n'était pas assez bon.
Mais lequel d'entre nous, si on lui propose de diviser ses ennuis par deux, va dire non au seul motif qu'il veut que tous les ennuis soient oblitérés ?
Cette erreur de jugement n'est maintenant plus qu'un épisode historique, dont certains partis ou certaines tendances portent, sans parfois toujours bien l'assumer, la responsabilité.

J'ignore en ce moment les raisons du "non" de nos amis Irlandais, dont j'ai pourtant entendu dire que dans les dernières années leur destin s'était un peu amélioré du fait de leur appartenance à L'Europe.
Historiquement, ce peuple fier et courageux a eu bien des malheurs. Et il n'est pas pour rien dans certains traits de caractère d'une grande puissance mondiale facile à identifier.

Cependant, la situation qui est en ce moment la nôtre est que le point de vue de cinq cent mille (décompte très large de l'écart entre les "oui" et les "non") européens dicte arithmétiquement sa loi à cinq cent millions...
Comment une proportion d'avis représentant un millième des personnes concernées peut-elle bloquer un processus d'amélioration ?

Sur un sujet concernant les européens dans leur ensemble, il est je crois démocratique, au sens plein du terme, de leur demander de prendre globalement la décision qui les engage, qui nous engage.
Le processus de consultation mis en place, lui, ne l'est fondamentalement pas, car il n'y égalité ni entre les citoyens européens, ni a minima entre les nations constituantes. Du fait de la disparité des modes de consultation. Et de celle du nombre de sujets de chaque entité.

-Ou bien chaque nation travaille au second degré, et ce sont les représentations nationales élues qui choisissent,
-Ou bien l'Europe travaille de manière plus directement démocratique, et alors le même jour, dans les mêmes conditions, les citoyens de toutes les nations européennes s'expriment selon le principe une tête = une voix, sans que la nationalité impose une pondération intermédiaire.

Après tout, si nos frères Irlandais, dans leur majorité, préfèrent l'Europe très ingouvernable et pas très compréhensible définie par les textes actuels à l'Europe un peu plus gouvernable et un peu intelligible du projet qu'ils ont rejeté, c'est leur choix. Mais pourquoi s'impose-t-il aux autres ?

La première question démocratique que cela pose est, à mon avis : le gouvernement du peuple par le peuple est-il possible si la règle du jeu n'est pas uniforme ?

La seconde est : le droit de dire non à la solution d'une difficulté peut-il exister de manière indépendante du devoir de proposer une autre manière cohérente et pertinente  de la résoudre ?


Crédits. Merci à Marcel Duchamp pour son travail The Bride Stripped Bare by Her Bachelors, ou La Mariée mise à nu par ses célibataires, même (1915-1923), alias le Grand Verre.
La découverte du lien entre le fond du sujet et le titre de l'illustration est laissée à la sagacité de mes lecteurs...

Nota. J'ai classé ce papier dans la thématique Euro 2008...D'une part parce qu'il semble, du fait des choix offerts, que le fouteballe soit la préoccupation européenne majeure, et d'autre part parce que je pense que c'est l'Europe qui vient de marquer contre son camp dans le Mondial en cours...


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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 16:32

Journée du mardi 21 mai 1968


Communiqué des représentants des cadres
élaboré le 21 mai à 10 h

Sur leur demande, les représentants des cadres ont été reçus lundi soir par le DG, H***-J*** P***. Les représentants désignés étaient :
-le délégue des cadres au CE,
-et les rapporteurs des quatre groupes qui avaient, dans la journée, élaboré la motion déposée.

Le DG, ayant pris connaissance du texte, a fait savoir :
-que la DG était d'accord pour engager le dialogue avec les cadres sur les différents points évoqués ;
-qu'étant donné le nombre des questions posées, il demandait l'établissement deune classification par ordre d'importance ;
-que le contenu des questions posées soit mieux précisé et délimité ;
-que des procédures lui soient proposées concernat la manière d'aborder et de conduire le travail suivant la nature des questions posées.

Plan de travail pour la réunion des cadres le 21 mai à 14 h

-1-Relecture de la motion du 20 mai
-2-Lecture commentée du communiqué
-3-Débat sur le thème : êtes-vous d'accord pour que nous préparions immédiatement, suite à la réponse donnée, le tri des questions par ordre d'importance/urgence et la description d'une méthode de travail pour chacune d'elles ?
-4-Choix des questions prioritaires
-5-Délimitation du périmètre de chacune de ces questions et définition d'engager le dialogue avec la DG sur chacune d'elles

Nous proposons :
-a- de faire ce travail comme hier en quatre groupes, chacun étant maître de sa méthode ;
-b-d'établir un CR écrit du résultat de la réflexion  de chaque groupe qui désignera trois personnes pour travailler à une synthèse par délégation des membres des groupes, auxquelles se joindra le délégué des cadres au CE, soit 13 personnes au total ;
-c-de mettre, en parallèle, le CR de chaque groupe à disposition des autres groupes ;
-d-de soumettre le résultat final à l'approbation générale ;
-e-de déléguer les mêmes représentants qu'initialement pour présenter à la DG le résultat de la synthèse et en défendre le contenu.

Résultat du travail de la journée, entre 14 h et 21 h 30

-Rédaction d'un préambule définissant le contexte, refusant que les questions classées en fin de liste soient écartées, et insistant sur le fait qu'après avoir accepté d'approndir la forme les cadres entendaient traiter du fond.
-Classification des questions initiales, après débat sur les liens logiques entre les thèmes, et approfondissement des thèmes communication dans l'entreprise et participation à la préparation des décisions, par la méthode des notations cumulées – la fourchette de notes allant de 114 (maximum théorique 117) à 42 – .
-Reformulation de certaines questions, à l'exclusion de deux d'entre elles jugées assez claires dans leur version initiale.
-Refus de définition de procédures générales de présentation et de discussion avec la DG, chaque thème méritant son propre traitement.

Sources : CR rédigé par J*** S***, Secrétaire de la Présidence de la Compagnie, et notes personnelles.


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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 08:36

Journée du lundi 20 mai 1968

Réunion spontanée du matin

Le lundi 20 mai, à partir de 9 h, une réunion a rassemblé au Laboratoire d'Electronique 58 des cadres de la Compagnie. Devant la gravité de a situation actuelle dans l'ensemble du pays, ils ont décidé de se prononcer sur la question suivante qu'ils ont porté au vote :
Décidons-nous un arrêt de travail jusqu'à 15 h, pour savoir si nous nous joignons au mouvement de grève en cours et exprimer nos propres revendications ?

La réponse a été OUI, par 54 voix contre 3 et 1 abstention.

Quatre groupes de travail ont été constitués. Ils ont été animés par quatre cadres élus à cet effet : Mlle J*** S*** et MM. Jean-Pierre Desthuilliers, R*** G*** et J***-P*** L***.

Réunion planifiée de l'après-midi

Les résultats des quatre réunions on été mis en commun, au cours d'une nouvelle réunion générale lundi près-midi. Deux décisions y ont été prises :
-1- Par 32 voix contre 31 et 4 bulletins nuls (*), la majorité des cadres a déclaré qu'elle ne prenait pas part à la grève au delà de la réunion en cours. Devant la faiblesse de cette majorité, aucune décisio n'a été prise à l'échelon du groupe, chcun conservant la liberté d'agir selon son opinion.
-2-En revanche, à l'unanimité, les cadres présents, auxquels s'étaient joints ceux qui n'avaient pu être touchés dans la matinée, ont voté pour que soit présentés à la Direction Générale une motion exprimant leurs principales demandes [ voir la motion jointe (**) ].

Par le même vote, les Cadres demandent à la DG de prendre, sur cette motion, une position de principe avant mardi 21 à 14 h , date à laquelle ils doivent se réunir de nouveau.
Enfin, considérant qu'ils se trouvaient effectivement en grêve pendant les différentes réuinons de la journé, les Cadres en feront la déclaration individuelle au Bureau du Personnel.

(*) Certains cadres absent à la réunion du matin se sont joints aux groupes de travail en cours de journée.
(**) Cette motion fait l'objet d'un papier particulier, du fait de sa relative longueur.

Source : CR rédigé par J*** S***, Secrétaire de la Présidence de la Compagnie
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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 09:42
Le 22 mars, j'avais annoncé la publication rétrospective des événements de mai 1968, tels que je les avais vécus. Nous sommes déjà le 19 mai, et il ne s'est encore rien passé à Freinville...

Il faut dire que c'est aujourd'hui dimanche, et que le JDD, bien qu'existant depuis 1948 n'a pas encore acquis sa notoriété atuelle.
Dans Le Monde daté des 19 et 20 mai, acheté hier pour 0,50 F, j'ai pu lire que les occupations d'usine se multiplient et le trafic de la SNCF est paralysé. Bien que l'agitation sociale se manifeste sous la forme de grèves spontanées avec occupation des lieux de travail, la CGT...n'envisage pas de lancer un ordre de grève générale illilitée, et la CFDT... non plus.

En débarquant à Orly hier soir, de retour de Roumanie, le Général de Gaulle a, selon la radio, déclaré que la récréation est terminée...

Et Jacques Fauvet a écrit dans son éditorial, l'enchainement, que Le monde est tpujours mené par des avant-gardes, des minorités, agissantes ou non, et ce sont les erreurs et les lenteurs du pouvoir qui leur offrent les masses dont elles ont besoin.

Crédits : Pompe à vapeur Westinghouse, image sous licence GNU sur WikiMedia Commons, contributeur Baol, légende : Pompa Westinghouse.Alimentata dal vapore della caldaia ricarica il circuito dei freni.
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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 09:24

Lorsque j'ai composé la rubrique photographie du chapitre Imagerie d'adamantane.net, j'ai fait référence au mythique Paysage à Saint-Loup-de-Varennes réalisé par Joseph Nicéphore Niepce en 1827.
Un papier de Claire Guillot, page 21 de Le Monde daté du 8 avril, nous apprend qu'il y aurait plus ancien encore.

Or le dessin photogénique (une méthode utilisée de nos jours dans les ateliers d'initiation au développement et au tirage, consistant à pratiquer l'insolation directe d'une pelliculle sensible supportant  un objet posé à sa surface ; plus l'objet stimule l'effet passoire – les napperons en dentelle font un sujet idéal – plus le tracé est complexe) qui a failli être mis en vente par Sotheby's serait plus ancien. Il daterait de la fin du XVIII°....

Il représente une feuille réduite à son système de nervures, analogue aux feuilles pétrifiées – non d'authentiques phyllithes, mais des feuilles d'automne que nous retrouvions dans le ruisseaux bretons, au printemps – . Le calcaire dissous dans l'eau, eau qui avait roui puis entrainé le tissus intersticiel, s'était déposé sur le réseau subsistant et l'objet, quoique fragile, demeurait rigide et, une fois séché, conservable dans son sarcophage protecteur construit sur mesure.

Mais qui donc à réalisé cette photogénie ? Il aurait signé deubeulyou...
Thomas Wegwood, James Watt ou un ancêtre du Docteur Watson ?
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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 17:54

Cathy Garcia, après Salines, autoédité en octobre 2007 – il convient dons se s'adresser directement à elle pour acheter ce recueil – nous livre Ombromanie . C'est publié aux Éditions Encres Vives, dans la Collection Encres blanches.
L'adresse postale est :
allée des Allobroges, 31770 Colomiers
et c'est vendu 6,10 €.


Je laisse la main à Patrice Maltaverne pour nous éclairer au sujet de ce recueil, dont figure ici, en format réduit, la couverture, qui est un collage de Cathy Garcia elle même.

* * *

Comme c’est à la mode en ce moment, parlons-en, de la poésie féminine ! Le problème est que celle-ci manque de tranquillité. Alors, comme ce sont surtout eux, les discours empesés d’égalitarisme pieux et de lâcheté inimitable qui détonnent dans le paysage actuel, on sera d’autant plus tenté de passer sous silence les quelques textes composant Ombromanie , pour ne pas déranger le sommeil des injustes.
Eh bien moi, je n’ai pas envie d’obéir à cette injonction facile, même si ma chronique, je le sais, se perdra à coup sûr dans le néant des écritures underground.
Cathy Garcia, par ailleurs créatrice de la revue  Nouveaux délits réussit, tout au long de ces dix sept poèmes en vers libres, à faire parler la vraie révolte, celle qui hélas, faute de pouvoir s’exprimer avec suffisamment de force pour être entendue, faute d’avoir pu identifier clairement le cœur de sa cible, se retourne contre elle-même : « appelez-moi donc stupide », « pathétique est mon nom ».
Les titres des textes composant  Ombromanie  sont déjà tout un poème, qu’ils soient caractérisés par la présence de néologismes, de jeux de mots : Nasarde , Aéropère , Gallimafrée, Pan urge ! , par des énoncés lapidaires  Je n’irai même pas cracher sur vos tombes, La collection automne-hiver sera terrible », ou encore par des titres d’albums du genre techno metal : Last call / Before K-OLast rung / Burn the ladders .
La description des violences, réelles ou imaginées, est continuelle dans cette apocalypse, comme s’il fallait conjurer le silence, bien plus effroyable, par de la folle agressivité qui s’exprime à travers une série d’images sans cesse renouvelées : crever les temples ennemis / sortir leurs viscères / la bile le sang / produire toujours plus / de matière fécale / pour les étouffer .
Les instruments de torture pleuvent de partout : seringues, serre-gorge, flèches, coups de poings, de couteaux, de ciseaux, poison, etc.
C’est que, plus le temps passe, plus, en revanche, les armes de résistance paraissent élimées, face au raffinement de l’automutilation planétaire. Ainsi, l’âge des désillusions arrive tout naturellement : et moi la ravie du ravi / je broute / au petit malheur / je cueille glane / plume effeuille / dans les champs utopiques / du sursis volé / à ceux qui croient / maîtriser.
A la fin du recueil, l’ennemi, ce besoin compulsif de faire d’avoir toujours plus toujours mieux , se montre en plein jour, même s’il demeure intouchable, car bien sûr, les pouvoirs en place et le monde du travail inculquent avec sadisme aux esprits fantasme de la réussite matérielle et culte de la performance auxquels ne peut s’opposer qu’une soif de justice, bien oubliée aujourd’hui.
Face à ce constat implacable, certains pisse-froid de service, qui n’aiment pas à être pris en flagrant délit d’absence de raison, ne manqueront pas de qualifier la poésie de Cathy Garcia d’exagérément noire, comme tend à le suggérer le titre du recueil.
Tout d’abord, je répondrai à ceux là que ces poèmes exagèrent surtout la vie, à travers leurs vers souvent courts, vite découpés, leurs fréquents passages en énumérations exclamatives : chimique / métabolique / lunaison / feu ! .
Enfin je leur ferai remarquer, à ces (trop) sages, qu’il n’y a pas dans ces mots là de manque de cœur. Voilà pourquoi la femme finit par devenir chienne, animal / est le cœur / seule la raison / est froide , tout simplement pour transformer son impuissance à changer les choses en débordement d’énergie pure.
Après de telles preuves d’amour, pourquoi irait-on lui jeter la pierre de l’indifférence ?
Patrice Maltaverne

* * *
L'ombromanie n'est en rien une maladie obsessionnelle, telles que sont par exemple cleptomanie ou anglomanie. L'ombromaniaque n'existe guère que dans les zones les plus sombres de notre for intérieur. Mais l'ombromane est le praticien en ombres chinoises. Un exemple pour voir...

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